Si certaines fusions de régions se justifient, entre les
deux régions normandes par exemple, l’idée de fusionner des territoires pour
des raisons économiques, et d’abord libérales, est contestable.
Tout d’abord, ce n’est pas la grandeur d’un territoire qui
fait la compétitivité (des Länder en Allemagne sont plus petits que certaines
régions françaises). Les entreprises n’ont pas besoin de s’installer dans de
grandes régions pour être compétitives ! Nombre d’entreprises mondialement
connues sont installées dans de « petites »
régions. Inversement, la vision que l’on peut avoir des grandes régions est
bien relative et, de ce point de vue, la réforme ne changera rien au regard
porté par les américains ou les chinois qui distinguent à peine les Etats
membres. Un peu plus ou un peu plus grand… Entre nous, la grandeur des territoires fait surtout l'affaire des grands partis !
Ensuite, quelle est la logique de fusionner l’Aquitaine,
Poitou-Charentes et Limousin ? Il est probable que de certaines fusions
naissent des tensions/rivalités entre « capitales régionales ». ..
D’un point de vue financier, les économies réalisées ne sont pas évidentes car les investissements
à mettre en œuvre restent importants : transports, formation, énergie…
Ainsi, selon de nombreux spécialistes, les budgets régionaux seront réduits,
mais de manière non significative. Et, finalement, les régions s’éloigneront
encore un peu plus des citoyens.

Ce qui importe, ce n’est pas la devanture, mais ce qu’on
prépare à l’intérieur. La réalité c’est le manque de moyens financiers des
collectivités territoriales. Il serait préférable d’attribuer aux régions de
véritables ressources financières, comme en Allemagne ou en Espagne. Il
faudrait aussi privilégier une vraie
décentralisation qui favoriserait le développement territorial grâce à une
utilisation des fonds plus judicieuse, notamment en matière de santé et de
formation. Enfin, et il y a bien longtemps que cette idée fait son chemin, les
coopérations interrégionales et transnationales sont incontournables au
développement des territoires (le Conseil de l’Europe et le Parlement européen
soutiennent depuis longtemps ces initiatives) à condition de donner aux régions
les moyens financiers et juridiques.
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