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dimanche 15 mars 2015

Démocratie. Quelle démocratie ?


Dans l’esprit du précédent article, nous devons convenir que la démocratie est malmenée. La Grèce et l’Union européenne nous le démontrent. Et ce n’est pas sans conséquence !
Comme l’exprime si bien Pierre RAHBI dans son livre « Vers la sobriété heureuse », « dans le contexte d’un monde à ce point perverti par la lâcheté et le consentement aveugle des citoyens, il y a quelque chose de pathétique dans la quête éternelle de l’homme providentiel et du bouc émissaire. Aujourd’hui, par une perversion de la démocratie, qui n’offusque même plus l’opinion, des dictateurs d’une nature particulière sont intronisés, adoubés par des parodies de suffrage universel. Et cela est encore et toujours admis parce qu’un réseau d’intérêts occultes et souterrains  étouffe l’indignation dans l’œuf, et, face à toutes les turpitudes, on se contente de quelques protestations impuissantes. Cela nous dédouanera-t-il  de notre responsabilité à l’égard de notre destin individuel et celui de la collectivité ? Destins dont le sens et la finalité échappent souvent à notre entendement». En écho à notre constat, ce passage du livre de P. RABHI décrit parfaitement la situation actuelle, aussi réaliste que préoccupante.
Comment s’étonner du succès du Front national ? Ce dernier n’offre en réalité qu’une antithèse aux grands partis de droite et de gauche qui se succèdent au pouvoir. Point de synthèse et encore moins d’innovation. Or, on ne fait pas du neuf avec du vieux. Les thèmes abordés sont bien connus, ils répondent aux attentes et aux inquiétudes des électeurs, principalement en matière d’immigration et de sécurité. Ce parti occupe le terrain que nos politiques ont délaissé, par lâcheté, incompréhension, incompétence sur des sujets devenus souvent tabous et tant d’autres aussi.
Au grand dam de la Commission, l’accord de partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP) entre les Etats-Unis et l’Union européenne inquiète les citoyens de l'Europe, à commencer en Allemagne (39% des allemands soutiendraient le projet). Le Front national l'a bien compris et le combat. Les autres partis politiques sont inaudibles... Pendant ce temps, la Commission se demande si elle a assez communiqué sur le sujet et constate qu’en définitive, une telle opposition aura permis en fait de combler cette carence d’information. A aucun moment les citoyens n’ont été consultés, ni sur l’objectif ni sur les moyens. Et qui sait où en sont les négociations avec le Japon ?
Les partis politiques n’apportent plus de réponse car ils sont aveugles, ignorants ou même incompétents. A dessein la pensée unique a vaincu, à tel point que toute différence est marginalisée, stigmatisée et même brutalement montrée du doigt.
Les propos récents d’une élue municipale de Juvisy/Orge sur Mme TAUBIRA ont été repris à des fins polémistes. Des répliques devenues mécaniques, moins pour des raisons de bonne conscience que par calculs politiques. Les propos de cette élue sont plus bêtes que méchants, démontrant que nos politiques cèdent à la facilité et la provocation et négligent l’intelligence. Que l’on soit d’accord ou pas avec Mme TAUBIRA, il est incontestable, je l’ai vue à plusieurs reprises et doit la revoir prochainement, qu’il s’agit d’une personne aussi brillante qu’intelligente. Point. Que dire également de la chanson des Enfoirés, « Toute une vie » dont la polémique est inutile et stérile ? Pourquoi des personnalités, notamment politiques, sont rentrées dans la danse des critiques, pourtant infondées ? Tant les paroles de la chanson que son auteur ne méritent pas de telles invectives. Si nous réécoutions certains humoristes ou autres artistes des années 80 nous serions alors bien choqués !
Toutes ces critiques et jugements démontrent surtout que leurs auteurs n’ont rien à dire et surtout rien à proposer. Il est consternant de constater que cette pensée unique atteint des personnes dont on aurait jamais imaginé qu'ils se seraient pris au piège d’un carcan qui resserre son étau.
Oui, P. RAHBI a raison : le citoyen doit devenir responsable de son destin, individuel et collectif.