L’Union européenne se dispute sur les déficits et le soutien
à la croissance tandis que le FMI rappelle à l’ordre l’Allemagne sur son rôle
moteur dans la relance afin qu’elle ne joue pas seulement sa carte personnelle.
Bref, l’Allemagne voit ses comptes à l’équilibre (mais des fragilités certaines
s’annoncent pour l’avenir), reprise en Espagne (après une crise très forte) et
en Grèce, austérité au Royaume-Uni, nouvelle récession en Italie… Quant à la
France, elle parvient à faire accepter son budget après des négociations
douteuses, par exemple en engageant une réforme des professions réglementées,
dont on devine l’influence anglo-saxonne avec des conséquences que seuls les
praticiens imaginent. Tout le pragmatisme des politiques !!!
Mais la France pourrait-elle faire à son tour l’objet d’un plan
de sauvetage par l’Europe ?
Concernant la taxe sur les transactions financières, qui est
à nouveau à l’ordre du jour, la Commission souhaitait que cette mesure rapporte
environ 34 milliards d’euros. Evidemment, le projet a été revu à la baisse et
seules les actions et quelques produits dérivés seront concernés (non plus les
obligations), le tout à partir de 2016. Sur ce sujet la France, contre toute
attente, propose une taxe a minima
surtout sur les produits dérivés (c’est-à-dire certains contrats d’assurance
seulement) car les banques françaises sont très actives sur ce marché. Et,
s’agissant des actions, la France propose de taxer selon la nationalité de
l’émetteur (actions cotées des entreprises dont le siège social est dans un des
onze pays concernés) alors que l’option européenne, encouragée par l’Allemagne,
serait de prendre en compte la résidence des opérateurs financiers. Cette deuxième
solution permettrait de taxer plus de produits financiers. Mais que d'oppositions et d'intérêts divergents !
Il faut bien avouer, à ce titre, que les lobbys investissent de manière
officielle le Parlement et que leur efficacité est redoutable.
J. ATTALI proposait enfin récemment pour la France de relever la TVA de trois
points afin de réduire le déficit, alléger les cotisations sociales et relancer
l’investissement. Trois points clés. Oui mais voilà, après avoir été envisagée
par l’exécutif, cette possibilité a été écartée. Manque de courage politique,
évidemment. Et ce ne sont pas des mesures sans portée qui vont changer la donne,
crédit d’impôt compétitivité emploi par exemple.Ce ne sont que quelques exemples qui démontrent cependant combien il est difficile d'avancer de manière constructive et cohérente, non seulement en Europe mais aussi dans chaque Etat. Pourtant, les solutions existent. Mais les conflits d'intérêts, le manque de courage politique et les pressions en tous genres annihilent toutes les bonnes volontés. Mais ces mécanismes complexes et bien huilés , devenus anachroniques, commencent sérieusement à se gripper, n'est-ce pas ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire