Le résultat des élections grecques n’a pas non plus modifié la position de la Commission européenne, J.C. JUNCKER affirmant que la Grèce a accepté deux plans d’ajustement, en 2010 et en 2012 pour un montant de 240 milliards, et qu’elle doit donc s’y tenir.
Concernant la répartition de la dette grecque, le FMI, qui a
prêté 32 milliard d’Euros, et la BCE, pour 27 milliards d’Euros, sont des créanciers
privilégiés puisqu’ils seront remboursés en priorité. Le FMI n’entend pas
négocier ce prêt et souligne même qu’il a toujours été remboursé. La BCE a,
quant à elle, reversé à la Grèce une partie
des intérêts qu’elle avait perçus et les traités européens lui
interdisent d’aller plus loin. Les autres bailleurs de fonds, assureurs et
banques notamment, qui détiennent 53 milliards d’Euros de la dette, ont déjà
consenti un sacrifice de 70% sur la valeur des titres (107 milliards d’Euros).
Enfin, 195 milliards d’Euros ont été consentis par les gouvernements européens,
dont 141,8 milliards à un taux de 1,5% sur 30 ans qui ne peut pas être réduit.
Les Etats ont également offert, en 2012, 10 ans sans intérêts à la Grèce. Bien
entendu, la durée des prêts pourraient être allongée à 50 ans ou plus. Mais les
négociations porteront certainement sur le solde des prêts accordés par les
Etats, soit 53 milliards d’Euros.
D’autres assouplissements devraient suivre si la Grèce
obtient un excédent budgétaire. M. JUNCKER a précisé récemment que la France
doit elle-même entreprendre des réformes structurelles, notamment en droit du
travail et sur le plan budgétaire, laissant entrevoir aussi de possibles
sanctions.Ce qui semble évident, c’est que les citoyens pensent qu’ils ne maîtrisent pas leur destin et cherchent à s’exprimer face au malaise (globalisation, épuisement des finances publiques…). D’où le repli national. Précisons aussi que le parti néo-nazi grec devient la troisième force du pays avec plus de 6% des voix. Et n’oublions pas que la grogne à l’égard des élites se retrouve en Espagne, avec le mouvement Podemos, et même au Royaume-Unis, pourtant pas membre de la zone euro, et en Suisse.

L’Europe ne se fera pas contre les régions et les Etats. L’Europe ne se fera pas s’il existe une volonté de centralisation. C’est même tout le contraire. L’Europe a beaucoup fait pour le développement régional mais l’intérêt du citoyen a été oublié, quoi qu’on dise. Il est urgent qu’il retrouve sa place, au centre du dispositif européen.
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