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vendredi 27 février 2015

La Grèce... et après ?


Alors que la Commission vient d’accorder deux ans de plus à Paris pour ramener son déficit public sous les 3% du PIB, l’Eurogroupe (les 19 ministres des finances de la zone euro), après trois semaines de discussions crispantes, donne du bout des lèvres son aval pour une prolongation de quatre mois de l’aide financière à la Grèce.

Le risque pour la Grèce était de se retrouver sans soutien financier au 1er mars, les banques de ce pays pouvant alors devenir insolvables.

Le gouvernement s'est ainsi engagé, sur un document de six pages, à maintenir un excédent budgétaire suffisant pour rembourser tous ses créanciers. Il lui reste maintenant à convaincre les dix-neuf capitales de l'euro.

Le principal de ces réformes concerne la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales. Aucun gouvernement n’a eu le courage jusqu’ici de les mettre en œuvre alors qu’elles sont réclamées depuis 2010. Le gouvernement en place promet également d’être plus scrupuleux sur les dépenses publiques (notamment la santé et les aides sociales) et les dépenses de fonctionnement. Les réformes des retraites et du droit du travail seront approfondies.

Concernant les privatisations, pourtant la bête noire du parti d’ultra-gauche, M. Tsipras s’engage à ne pas revenir sur celles qui ont été engagées (dont celle du port du Pirée), et « à étudier les privatisations qui n’ont pas encore été lancées, de manière à maximiser les revenus que l’Etat pourrait en tirer ».

Les mesures pour venir en aide aux Grecs les plus touchés figurent en toute dernière page de la liste. Le gouvernement prévoit de répondre aux attentes et aux promesses électorales (fourniture d'électricité gratuite à 300.000 familles, accès gratuit aux services de soins, distribution de coupons alimentaires et compléments aux plus faibles, embauche dans la fonction publique, rétablissement du treizième mois pour les retraités…),  mais sans entrer dans les détails et en précisant que ces politiques seront menées « en veillant à ce qu’elles n’aient pas d’impact budgétaire négatif ».

Le gouvernement Tsipras évoque bien l’augmentation du salaire minimum (une de ses principales promesses de campagne), mais sans avancer de chiffres, ni d’échéance. Le gouvernement s’engage mais «l’augmentation de ce salaire minimum et son timing seront décidés en concertation avec les institutions européennes et internationales ».

D’ici à la fin avril, les Grecs et les Européens vont devoir affiner la liste des réformes et continuer à travailler sur leur faisabilité. Puis, jusqu’à fin juin, ils devront mettre en place les réformes. Ce n’est qu’à l’issue d’une analyse de la situation sur place que le pays pourra recevoir la dernière tranche d’aide qui lui revient dans le cadre du plan d’aide (environ 7 milliards d’euros).

Si les partis d’opposition ont dans l’ensemble salué l’accord, nombreux ceux qui accusent M. Tsipras de volte-face.

Au sein même de Syriza, le parti de la gauche radicale, c’est-à-dire celui du premier ministre, les critiques affluent. Ainsi, M. Glézos, eurodéputé et doyen de cette formation politique, connu pour avoir décroché le drapeau nazi de l’Acropole lors de la seconde guerre mondiale, a déclaré : « Plus d’un mois est passé et la promesse n’est toujours pas transformée en acte… Pour ma part, je demande au peuple grec de me pardonner pour avoir contribué à cette illusion ».

De même, le ministre du redressement productif, de l’environnement et de l’énergie, M. LAFAZANIS, anti-euro bien connu, a réaffirmé que « tout arrangement transitoire doit être compatible avec le programme du gouvernement et ne pas nuire à son essence et à son orientation de gauche radicale ».
 
 
De la Grèce à la France, n’y a-t-il qu’un pas ? Peu importe la réponse d’ailleurs car, au fond, nous ne pouvons nous empêcher de penser que tout fonctionne en circuit fermé, dans un cadre pré-déterminé, sans possibilité de sortie. Œillères, automatismes inconscients et consciences chloroformées ! Pensée unique de RIGUEUR, différences gommées ou marginalisées. Alternatives étouffées et pourtant…en y regardant de plus près, des lumières s’allument. Encore faut-il vouloir les voir ou savoir les reconnaître.

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