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mardi 28 juillet 2015

Le cas de la Grèce : un exemple pour la démocratie ?



L’accord du 13 juillet 2015 prévoit un vaste plan de privatisation, des réformes structurelles (retraites, un marché du travail aligné sur les normes internationales, travail le dimanche…), une augmentation du taux et un élargissement de l’assiette de la TVA, une élévation de l’âge du départ à la retraite. Les projets de lois et référendum feront l’objet d’un droit de regard de la part des institutions européennes et des créanciers. Et pas de décote de la dette.
Le Parlement grec a ensuite adopté dans la nuit du 15 au 16 juillet une série de réformes demandées par les créanciers de la Grèce. Au total, 229 députés ont validé le texte, 6 se sont abstenus et 64 ont voté contre ces mesures.

La dette grecque dépasse les 177% du PIB. La dette publique a déjà été restructurée en 2012. Par exemple, les taux d’intérêt ont été réduits et un moratoire sur les intérêts courent jusqu’en 2023. En moyenne les taux sont de 2,36%, sur 16 ans (7 ans pour la dette française). La dette est détenue par des créanciers publics, à la différence de l’Argentine. Mais l’environnement économique a mis à mal les perspectives économiques.
Aucun économiste ne le niera : la Grèce ne pourra pas rembourser la dette. La Commission européenne elle-même  déclare que la dette publique est devenue insoutenable pour la Grèce. L’aide accordée à la Grèce ne va même pas financer les investissements, les 80 milliards ne profiteront qu’à rembourser la dette et recapitaliser les banques. Les 35 milliards supplémentaires consacrés aux investissements portent sur d’éventuels projets pris en main par des multinationales ! Alexis Tsipras n'a d’ailleurs pas caché lui-même, en venant défendre le texte, qu'il ne croyait pas "à ces mesures qui n'allaient pas bénéficier à l'économie grecque" !
En 2001 l’Argentine avait fait défaut sur sa dette publique. Mêmes causes, mêmes conséquences : récession, austérité mais aggravation de la situation. Puis elle a fait défaut avec une dette à 135% de son PIB. Elle a restructuré sa dette, les créanciers acceptant une décote de 70% de leurs titres. Mais l’Argentine dispos e d’immenses ressources naturelles qui manquent à la Grèce. Cette dernière ne peut s’appuyer pour l’essentiel que sur le tourisme. Si elle faisait défaut elle pourrait donc difficilement se financer.
Mais il faut respecter coûte que coûte, les règles de la zone euro !!! Depuis le rejet du projet de Constitution européenne en 2005, l’UE tente de contourner le peuple. Le traité de Lisbonne, adopté en 2007, qui reprend certains éléments du projet de Constitution, en est un exemple.
Si le référendum a été vécu par les dignitaires européens comme une gifle, l’accord du 13 juillet constitue une humiliation pour la Grèce (accompagnée d’une crise politique), comme la création d’un fonds de garantie de 50 milliards d’euros sur les futures privatisations qui profiteront aux multinationales européennes. Une mise sous tutelle. Et il est loin d’être évident que l’euro soit sauvé.

Cet accord se veut également comme un avertissement aux autres Etats, notamment l’Espagne. Quitte à faire monter l’extrême droite, qui crie déjà au coup d’Etat financier et au protectorat de la Grèce ?

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