L’accord
du 13 juillet 2015 prévoit un vaste plan de privatisation, des réformes
structurelles (retraites, un marché du travail aligné sur les normes
internationales, travail le dimanche…), une augmentation du taux et un
élargissement de l’assiette de la TVA, une élévation de l’âge du départ à la retraite.
Les projets de lois et référendum feront l’objet d’un droit de regard de la
part des institutions européennes et des créanciers. Et pas de décote de la
dette.
Le
Parlement grec a ensuite adopté dans la nuit du 15 au 16 juillet une série de réformes
demandées par les créanciers de la Grèce. Au total, 229 députés ont validé le
texte, 6 se sont abstenus et 64 ont voté contre ces mesures.
La dette
grecque dépasse les 177% du PIB. La dette publique a déjà été restructurée en
2012. Par exemple, les taux d’intérêt ont été réduits et un moratoire sur les
intérêts courent jusqu’en 2023. En moyenne les taux sont de 2,36%, sur 16 ans
(7 ans pour la dette française). La dette est détenue par des créanciers
publics, à la différence de l’Argentine. Mais l’environnement économique a mis
à mal les perspectives économiques.
Aucun économiste ne le
niera : la Grèce ne pourra pas rembourser la dette. La Commission
européenne elle-même déclare que la
dette publique est devenue insoutenable pour la Grèce. L’aide accordée à la
Grèce ne va même pas financer les investissements, les 80 milliards ne
profiteront qu’à rembourser la dette et recapitaliser les banques. Les 35
milliards supplémentaires consacrés aux investissements portent sur d’éventuels
projets pris en main par des multinationales ! Alexis
Tsipras n'a d’ailleurs pas caché lui-même, en venant défendre le texte, qu'il
ne croyait pas "à ces mesures qui
n'allaient pas bénéficier à l'économie grecque" !

Mais il
faut respecter coûte que coûte, les règles de la zone euro !!! Depuis le
rejet du projet de Constitution européenne en 2005, l’UE tente de contourner le
peuple. Le traité de Lisbonne, adopté en 2007, qui reprend certains éléments du
projet de Constitution, en est un exemple.
Si le
référendum a été vécu par les dignitaires européens comme une gifle, l’accord
du 13 juillet constitue une humiliation pour la Grèce (accompagnée d’une crise
politique), comme la création d’un fonds de garantie de 50 milliards d’euros
sur les futures privatisations qui profiteront aux multinationales européennes.
Une mise sous tutelle. Et il est loin d’être évident que l’euro soit sauvé.
Cet accord
se veut également comme un avertissement aux autres Etats, notamment l’Espagne.
Quitte à faire monter l’extrême droite, qui crie déjà au coup d’Etat financier
et au protectorat de la Grèce ?
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