L’amendement
citoyen c’est une possibilité ouverte aux citoyens d’amender les textes
législatifs. Voilà pour la définition, très générale.
Le monde
politique est en effervescence pour trouver des solutions aux carences
démocratiques ressenties par les citoyens. A droite comme à gauche. On a même
vu le Président de l’Assemblée Nationale, C. BARTOLONE, déposer sur internet
une consultation citoyenne autour du texte sur la fin de vie.

Premier
constat : au regard du nombre de signatures exigées, on ose tout de même
espérer dans ce cas que les partis se seraient déjà intéressés et saisis du
sujet afin d’apporter des solutions et de faire des propositions, notamment
législatives.
Finalement,
que penser de cette idée ? Les politiques seraient-ils à l’origine d’un
véritable renouveau démocratique et citoyen ?
En
réalité, on ne peut s’empêcher de penser à une esquive pour éviter de refonder
réellement un système à bout de souffle ou, pire, d’instaurer une
proportionnelle pour l’élection des députés. Pour certains, il s’agit même
surtout d’une illusion puisque c’est toujours le gouvernement qui a le dernier
mot. En plus, les lois sont techniques et complexes dans leur procédure
d’adoption. Bien souvent, seuls les lobbys où les professionnels du droit s’y
retrouver.
Il est
également évident que c’est un moyen de
répondre au succès du Front National, avec donc le risque aussi de voir mettre
en avant des questions purement électoralistes ou populistes.
Enfin,
cette proposition permettra-t-elle de répondre à l’échec des référendums
d’initiative partagée instaurés par la réforme constitutionnelle de 2008, trop
complexe à mettre en œuvre ? Pas certain, évidemment.
Finalement,
peu importe les véritables raisons qui ont amené à cette proposition. Personne
n’est dupe. Mais, tout d’abord, les partis politiques seront ainsi conduits à
prendre position sur les questions jugées essentielles aux yeux des citoyens. Ensuite,
la brèche est ouverte et le débat sur la crise démocratique est posé. Il ne
peut plus être contesté. Il appartient alors à tout citoyen de participer, à sa
manière, aux échanges car la solution ne viendra pas, au bout du compte, d’une
réforme de l’Assemblée Nationale, mais d’une réflexion approfondie sur la
relation entre le citoyen et le parlementaire, à la base, c’est-à-dire sur le
terrain. Comment envisager la démocratie de demain avec des citoyens,
responsables, qui participent réellement au processus démocratique et
législatif ? Réflexions qui doivent être suivis d’actes…
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